Ca c’était mes premières impressions… Je les ressens
encore ! Des envies de dévorer cette ville, de la vivre à 100%... Alors
c’est parti…
Traversée du fameux Golden Gate Bridge… Yes !!!
J’adore !!!
Rencontre avec les otaries du Pier 39 !! Trop choupinettes !!! I am in
love ;)
Découverte du tramway historique !! Un brin bruillant
mais tellement plein de charme ;)
Arpentage des rues… Ca grimpe, ça grimpe… C’est bon pour les
mollets !!
Aperçue de chaque quartier. Tous tellement typés qu’on a
l’impression de changer de ville à chaque nouveau district. Le plus connu,
Chinatown… Assez cocasse le jour de la Saint Patrick ;)
Mais aussi Mission district, le quartier mexicain et ses
fresques murales. Il y en a absolument partout, superbe ! Quelle
ambiance !
Haight Ashbury, le quartier hippie où le mouvement a commencé
à San Francisco dans les années 60… Je n’ose pas imaginer l’ambiance à ce
moment-là ! Maintenant elle est toujours hippie mais je dirais plutôt
hippie chic !
Sans oublier le quartier Italien à North Beach et Telegraph
Hill… un vrai bonheur ! Quant au quartier Castro, gays et lesbiens, je le
qualifierais de… libre ! San Francisco, ville de tolérance.
Enfin l’immense plage de San Francisco, est probablement le
meilleur endroit que j’ai trouvé pour respirer l’air frais et me ressourcer… Me
poser, regarder les dauphins au large, jouer avec les chiens qui cavalent au
bord de l’eau…
Et San Francisco offre ce que beaucoup de grandes
villes permettent : un accès à la culture… Musée d’Art Moderne… Découverte
de l’art américain… Et surtout découverte de superbes expositions
photographiques ;) De quoi me faire plaisir…Puis j’ai découvert la côte californienne, au sud de San Francisco jusqu’à Big Sur. Une côte qui, tour à tour, prend des allures de Méditerranée, de Bretagne et de Corse… Bon sans toutefois, les otaries, les phoques et les loutres de mer ! J’imagine que les Californiens qui visitent nos côtes françaises trouvent qu’elles ont parfois des allures californiennes ! Tout n’est que question de référentiel !
Pendant près d’un mois j’ai vécu à l’américaine…
Alors j’ai mangé des donuts, des hamburgers et des cookies.
Beaucoup trop de cookies… Non ! En fait beaucoup beaucoup trop !!
J’ai arpenté les rues mon cappuccino à la main !! Et
j’ai arrêté de compter les Starbucks Coffee lorsque j’ai compris qu’il y en
avait parfois deux ou trois dans une même rue !!
J’ai vécu un show à l’américaine en pensant n’aller voir
« qu’un » match de hockey sur glace ! Improbable !
Je suis allée encourager les Chicago Bulls et Joachim Noah lors
d’un match de Basket MBA contre les Golden Gate Worriors de San
Francisco ! Trop bon !
Alors oui j’ai profité de San Francisco, en long en large et
en travers… Parfait me direz-vous… Oui si j’arrête mon message ici… Mais ça
serait occulter une grosse partie de mon expérience et de mes sensations.
Je ne sais pas si vous savez mais San Francisco
est la troisième ville des Etats unis en nombre de sans-abris. Environ 5000
dans les rues… Ça ne passe pas inaperçu malgré la multitude de centres d’accueil
présents (Croix rouge, Armée du Salut…). Un tiers d’entre eux sont alcooliques
ou drogués, un autre tiers schizophrènes (après la fermeture par un Maire
d’hôpitaux psychiatriques il y a une dizaine d’années je crois…). Une détresse
sociale et humaine qui ne peux pas laisser indifférent. Peut-être que certains
s’habituent jour après jour, pour ma part après un mois à côtoyer des
sans-abris je ne peux pas m’y faire. Je ne peux pas effacer de ma mémoire l’image
de la seringue dans le bras d’un sans-abri qui se faisait un shoot dans une rue
du centre-ville… Et cet homme qui m’expliquait qu’il était dans les rues de San
Francisco depuis une douzaine d’années et qui me montrait les blessures de son
torse nu sous son manteau… Et quoi faire quand un autre demande de
l’aide ? Filer dans les quartiers touristiques où la concentration des
sans-abris est moins importante ?Dans l’avion pour Los Angeles, j’ai eu l’occasion de discuter avec un américain de 67 ans qui revenait d’un voyage d’affaire en Australie. Il m’avait dit : « en Amérique, la différence sociale entre les plus démunis et les plus aisés est énorme. Le fossé est impressionnant, ne l’oubliez pas ». Ok, maintenant je comprends.
Je ne peux m’empêcher de comparer les conditions de vies des tribus minoritaires de Thaïlande avec celle des sans-abris de San Francisco. Les tribus de Thaïlande n’ont pourtant pas grand-chose pour leur survie… Mais juste l’essentiel… Et toute leur dignité. Pourvu qu’elles restent préservées de ce monde moderne qui avance vers un soi-disant progrès en écrasant des vies humaines sur son passage.
Non je ne suis pas différente et oui je suis partie prenante
de ce monde moderne. Je suis loin d’avoir vécue en marge de la société
américaine pendant un mois ! Je m’y suis même plongée la tête la première
et j’ai contribué à ma façon à l’alimenter quotidiennement… Oui je sais.
Enfin, mon message ne serait pas complet si je n’évoquais
pas ma rencontre avec moi-même ! J’ai passé mes deux premières semaines à
l’école pour bosser mon anglais. Cool ! J’ai adoré ! Mais retourner à
l’école à San Francisco c’est avoir de nouvelles contraintes quotidiennes :
un réveil matin tôt, des horaires à respecter, des transports en commun à ne
pas rater, des devoirs à rédiger… Bref une vie « normale » dans une
société qui s’apparente à la nôtre. J’ai donc repris sans m’en rendre compte un
rythme effréné que nous offre notre vie moderne. Sans trop de difficulté
puisque ce rythme correspond à mon référentiel lyonnais… Alors des parties de
ma personnalité, endormies depuis quelques mois, se sont sournoisement et progressivement
réveillées. Comme un bon en arrière… J’ai retrouvé une Johanna, en sommeil
jusque-là, qui je dois bien l’avouer ne me manquait absolument pas. J’ai
retrouvé mon stress qui a pris le dessus et qui a littéralement écrasé le calme
et la sérénité que j’avais pu acquérir depuis quelques mois. Jours après jours,
semaines après semaines… Impossible de prendre du recul. Je me suis laissée
submerger sans m’en rendre compte… J’ai donc refait des erreurs… Pas facile de
se rendre compte que l’on est sur un mauvais chemin quand on ne regarde pas les
panneaux de signalisation qui le bordent. J’ai probablement vécu la période la
plus stressante de mon périple (enfin jusque-là !) et la plus déroutante
personnellement parlant. Remplie de doutes, de stress, d’incertitudes, de
remises en questions…
Il m’aura fallu attendre une bonne claque dans la figure (au
sen figuré je vous rassure ;)) pour me réveiller. Un peu brutal. Certes.
Mais probablement nécessaire pour une prise de conscience… Je me suis posée,
j’ai pu prendre de la distance, me poser les bonnes
questions et accepter les réponses. Sans me voiler la face… Essayer de
comprendre ce qui dysfonctionne, de façon la plus objective possible, sans
auto-jugement… Pour grandir… Encore et toujours…
J’ai lu (et lis encore) le seul livre en français que je
porte dans mon sac depuis quelques semaines : « le courage d’être soi
– Jacques Salomé ». Merci Harold pour m’avoir donné ce livre en Australie.
J’aurais voulu choisir un livre pour avancer sur mon chemin de vie à ce moment
précis de mon périple que je n’aurais pas choisi mieux. Certains diront que
c’est la destinée, d’autre un cadeau envoyé par un dieu sur mon passage… Moi je
dirai juste merci la vie de me donner les moyens d’avancer sur mon chemin. Pas
à pas… Pas facile, mais quand on veut progresser on se doit d’essayer…Merci Céline, Alexandra et Valérie pour m’avoir aidé (une fois de plus !) à y voir plus clair… Malgré la distance et le décalage horaire vous êtes toujours là pour m’écouter et me conseiller avec toute votre bienveillance. Je ne vous remercierai jamais assez…
J’espère que mes réponses me seront profitables… J’aborde maintenant la dernière partie de mon périple un peu différente. Mon expérience à San Francisco aura été inattendue. Bien plus compliquée que je ne l'avais anticipée ! Une partie de moi est cependant ravie d’avoir affronté ces moments et d’avoir pu identifier quelques failles qui me constituent. Mais je reste lucide, il n’est pas facile de les combler… Alors j’ai forcément quelques appréhensions pour la suite et me méfie de moi-même ;) Mais j’ai le sentiment d’avoir fait un grand pas en avant sur la compréhension de ma propre personnalité. Pourvu que je sache en tirer le meilleur profit à l’avenir.
Qui a dit que les voyages permettaient de grandir ? Je
crois qu’il avait raison ;)
Quant à celui qui as dit que la vie est un long fleuve
tranquille, j’aurais bien deux ou trois mots à lui dire :p
Avant de filer à Cusco… Merci Christophe et Xisco pour être
venus me rendre visite sur ma route, merci pour avoir partagé
une partie de mon périple ! Une grosse bise à chacun ;)
les voyages permettent de grandir... quand on a les yeux ouverts. Et tu les as. Et parfois, ça fait un peu mal. Bon courage pour la suite.
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